Classification des niveaux de preuves

Plusieurs institutions de premier plan telles que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) et le Réseau européen pour l'évaluation des risques sanitaires liés à l'exposition aux champs électromagnétiques... identifient les risques pour la santé humaine des différents agents étudiés sur la base d'une méthodologie rigoureuse et déterminent le poids des preuves.

Les grandes étapes sont les suivantes :

  • Identification des publications d’intérêt ;
  • Sélection des études sur base de critères d’inclusion pré-définis (par exemple sur un tel type de maladie) ;
  • Évaluation de la qualité des études ;
  • Synthèse des preuves et classement en catégories selon les résultats des études.

Par exemple, en 2011, le CIRC a classé les CEM-RF dans la catégorie 2B, c'est-à-dire comme peut-être cancérigènes pour l'homme. La motivation était la suivante : « Les études ont été passées en revue de façon critique, et évaluées dans leur ensemble comme étant limitées chez les utilisateurs de téléphones sans fil pour le gliome et le neurinome de l’acoustique, et insuffisantes pour être concluantes pour les autres types de cancers. Les données des expositions professionnelles et environnementales mentionnées plus haut ont également été jugées insuffisantes. » (CIRC, 2011)

Que signifie une preuve « limitée » ou « insuffisante » ?

L’évaluation du poids des preuves est faite sur base des résultats obtenus dans les études chez l’homme, chez les animaux de laboratoire et dans les travaux sur les mécanismes d’action. Les quatre niveaux de preuves dans les études chez l’homme sont les suivants :

1. Preuves suffisantes :

  • Une relation de cause à effet est établie;
  • Le hasard, les biais et les facteurs de confusion ont pu être écartés avec une confiance raisonnable.

2. Preuves limitées :

  • L'interprétation causale est crédible ;
  • Le hasard, les biais ou les facteurs de confusion n'ont pas pu être exclus.

3. Preuve insuffisante :

  • Les études ne permettent pas de conclure à une association causale

4. Preuves suggérant l'absence de cancérogénicité :

  • Plusieurs études adéquates couvrant toute la gamme des niveaux d'exposition sont cohérentes entre elles et ne montrent pas d'association aux niveaux d'exposition étudiés ;
  • La conclusion est limitée aux sites de cancer et aux conditions étudiées.

L’évaluation des niveaux de preuves à la fois dans les études chez l’homme, les animaux et sur les mécanismes d’action est résumée en quatre groupes :

  • Groupe 1 – L’agent est cancérogène pour l’homme
  • Groupe 2a – L’agent est probablement cancérogène pour l’homme
  • Groupe 2b – L’agent est peut-être cancérogène pour l’homme
  • Groupe 3 - L’agent n’est est probablement pas cancérogène pour l’homme