Au plus fort de la pandémie de COVID-19, l’arrivée de nouveaux vaccins a provoqué l’apparition de nombreux mythes et doutes quant à leur efficacité. Un de ces mythes soutenait que le réseau 5G aurait la capacité de cibler, d’atteindre et d’attaquer les personnes vaccinées par le biais des nanomatériaux présents dans les vaccins contre le COVID-19 qui pourraient faire office d’antenne pour les signaux 5G. Les nanoparticules sont de très petites particules d’une substance chimique d'une taille de 1 à environ 100 nanomètres (un nanomètre (nm) équivaut à un millionième de millimètre).Une antenne est constituée de matériaux conducteurs et fonctionne en convertissant des signaux électriques en signaux (ondes) électromagnétiques et vice-versa. Or, les nanomatériaux présents dans certains vaccins contre le COVID-19 (et d’autres vaccins) ne contiennent pas de bons conducteurs et n’interagiront pas avec un signal électromagnétique, en rapport ou non avec la 5G. Cette rumeur est incontestablement incorrecte.
Divers vaccins contre le COVID -19 ont été développés dans le monde entier. Ils utilisent différentes technologies afin d’immuniser les personnes contre le virus, et ainsi prévenir ou atténuer des symptômes graves de la maladie :
- Les vaccins à ARNm utilisent une petite portion du matériel génétique du virus (ARNm) pour transmettre l’information aux cellules de l'organisme afin de produire une protéine du virus. Cela déclenche une réponse immunitaire permettant à l’organisme de reconnaître le virus et de s’en souvenir en cas d’infection ultérieure.
- Les vaccins à vecteur viral utilisent un virus modifié non pathogène (pas le coronavirus qui cause le COVID-19) pour transporter un morceau du virus SARS-CoV-2 dans les cellules, stimulant ainsi une réponse immunitaire. Comme les vaccins à ARNm, ils permettent à l’organisme de reconnaître le virus et de s’en souvenir en cas d’infection ultérieure.
- Les vaccins à protéines purifiées utilisent des morceaux purifiés (c’est-à-dire une protéine spécifique du virus qui est isolée de la structure du virus) de virus SARS-CoV-2 pour stimuler une réponse immunitaire.
Certains vaccins contre le COVID-19 sont des vaccins basés sur des nanoparticules (Kisby et al., 2021, et Calzolai et al., 2021). Ils utilisent des nanoparticules pour délivrer des composants actifs, tels que du matériel génétique, des protéines ou d’autres biomolécules, dans l'organisme. Ces particules transportent le composant actif du vaccin depuis le site d'inoculation jusqu'à la cellule immunitaire (particules nanoporteuses) et/ou aident à protéger ce composant de la dégradation pendant le transport (particules d'encapsulation). L'intérêt des nanoparticules dans les vaccins, notamment contre le COVID-19 réside donc dans la stimulation de la réponse immunitaire et l'amélioration de l'efficacité de la vaccination.
Les nanoparticules dans les vaccins peuvent être composées de divers éléments, matériaux et composés, tels que différents types de lipides assemblés sous forme de nanoparticules d’une taille allant de 50 à 150 nm (Guerrini et al., 2022). Aucune des nanoparticules utilisées dans les vaccins n'est un bon conducteur, elles ne peuvent donc pas fonctionner comme des antennes.
Références
Calzolai, Luigi; Gioria, Sabrina; Magrì, Davide (2021) : Nanoparticle-based vaccines in clinical trial/use for COVID-19 and licensed for other pathogens. Commission européenne, Joint Research Centre (JRC) [Dataset] PID : http://data.europa.eu/89h/1575...
Guerrini, G., Magrì, D., Gioria, S., Medaglini, D., & Calzolai, L. (2022). Characterization of nanoparticles-based vaccines for COVID-19. Nature nanotechnology, 17(6), 570–576. https://doi.org/10.1038/s41565...
Kisby, T., Yilmazer, A., & Kostarelos, K. (2021). Reasons for success and lessons learnt from nanoscale vaccines against COVID-19. Nature nanotechnology, 16(8), 843–850. https://doi.org/10.1038/s41565...