Article de blog Radiofréquences et enfants

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Sciensano

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Radiofréquences et enfants

Dans un contexte de déploiement d’une nouvelle technologie telle que la 5G, les effets potentiels sur la santé et la sécurité doivent être évalués de manière approfondie sur base de l’ensemble de la littérature scientifique disponible. Une attention particulière doit par ailleurs être portée aux personnes dites vulnérables comme les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées et les malades.

Que savons-nous des effets sur la santé chez les enfants?

Les conclusions qui se basent sur les connaissances scientifiques actuelles menées sur les fréquences 2G à 4G, proches des fréquences basses de la 5G, ne permettent pas de conclure à l'existence d’un effet des radiofréquences sur la santé des enfants dans la mesure où les limites de l’ICNIRP sont respectées. Toutefois, les données sont relativement peu nombreuses et le monde scientifique plaide pour poursuivre des études rigoureuses, de haute qualité et d’une éthique irréprochable.

C’est dans ce cadre que l’Europe a lancé le programme Horizon Europe, incluant l’appel à projets sur le thème “L'exposition aux champs électromagnétiques (CEM) et la santé”. Les travaux chez les enfants font partie des objectifs prioritaires. Les premiers résultats sont attendus dans les trois prochaines années.

Pourquoi porter une attention particulière à certains groupes, en particulier les enfants?

Plusieurs éléments sont à prendre en compte:

  • Tout d’abord, relativement peu d’études se sont penchées sur les effets potentiels sur la santé spécifiquement chez les enfants. Par ailleurs, si des différences sont relevées dans certaines études, par exemple en matière de bien-être, il n’est pas clair qu’il s’agisse d’un effet direct des champs électromagnétiques émis par les appareils mobiles ou médié par les comportements liés à l’usage de ces appareils.
  • La morphologie des enfants, c'est-à-dire leur taille et leur poids plus petits, ainsi que les propriétés des tissus jeunes en développement (par exemple dans le cerveau), impliquent que pour un même rayonnement externe, la quantité d'énergie absorbée localement chez les enfants peut être plus élevée que chez les adultes.
  • Les sources d’exposition sont nombreuses et variées. Les données montrent une forte progression de l’usage des technologies, également chez des enfants de plus en plus jeunes. Ces derniers seront dès lors exposés plus longtemps que les adultes d’aujourd’hui. Il est donc essentiel de mener des recherches sur le long terme.

La question se pose de l’évolution de l’exposition aux champs électromagnétiques avec l’introduction de la 5G en raison du développement des usages des radiofréquences dans les environnements extérieurs ou intérieurs. Il s'agit de s'assurer du respect des limites d'exposition. Mais un suivi de l’exposition est prévu dans notre pays. Pour ne prendre qu’un exemple, citons le projet de recherche Stoemp où 40 capteurs mesurant le champ électrique dans la gamme des radiofréquences seront installés dans une zone test dans les communes d’Ixelles et d’Etterbeek.

Quelles sont les recommandations du Conseil supérieur de la santé (CSS) et du SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement en Belgique ?

En ce qui concerne les enfants, retenons les recommandations du CSS:

“ […] le Conseil estime que, jusqu'à présent, il n'est pas apparu que les enfants couraient des risques particuliers en relation avec l'exposition aux CEM RF (champs électromagnétiques de radiofréquences) des systèmes de communication sans fil. Etant donné les lacunes persistantes et le manque de recul sur les conséquences potentielles d'une exposition à long terme, il considère toutefois que la prudence s'impose comme mentionné déjà dans ses avis précédents.”
“En outre, le Conseil considère la relation entre communication sans fil et santé publique dans une perspective plus large. L'importante augmentation de l'utilisation d'internet et l'intercommunication 'toujours et partout' sont sources d'autres schémas sociaux et d'une modification de comportement. Cette évolution peut influencer la santé publique aussi bien dans un sens positif que négatif mais la recherche scientifique en la matière est encore limitée. Le déplacement de l'utilisation vers un âge toujours plus précoce requiert une attention toute particulière. Le CSS recommande d'encourager la recherche en ce qui concerne ces aspects des technologies de communication sans fil.”

Par ailleurs, sur base des résultats actualisés, les recommandations du SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement restent conseillées, tant pour les adultes que pour les enfants.

Quelques astuces pour réduire votre exposition et celle de vos enfants :

  • Limitez la durée d’appel
  • Utilisez une oreillette fil
  • Envoyez des messages et des textos ( par exemple via des applications comme Signal, WhatsApp…) plutôt que de téléphoner
  • Appelez de préférence où la réception est bonne
  • Choisissez un GSM avec une valeur Débit d’Absorption Spécifique (DAS*) inférieure
  • Et pour les conducteurs… GSM et conduite ne font pas bon ménage !

Rappelons encore que depuis 2014, la vente de GSM adaptés pour les enfants de moins de 7 ans est interdite en Belgique, de même que la publicité relative à l’utilisation d’un GSM à destination de ce même groupe d’âge.

*L'indice de débit d'absorption spécifique ou DAS est une mesure indiquant la puissance d'un flux d'énergie véhiculée par les ondes radiofréquences absorbée par l'usager d'un appareil radioélectrique (téléphone portable, tablettes, montre connectée par exemples), lorsque cet appareil fonctionne à pleine puissance et dans les pires conditions d'utilisation.

Pour en savoir plus