Comme nous l'avons déjà mentionné, nos connaissances des effets des CEM-RF sur les insectes sont plutôt limitées. Mais pouvons-nous déjà déduire de nos connaissances actuelles si les CEM-RF sont potentiellement nocives pour les populations d'insectes ?
Une revue de la littérature a été préparée pour le panel européen STOA (Panel for the Future of Science and Technology) afin d'évaluer les effets de l'exposition aux CEM-RF sur les vertébrés non humains, les invertébrés, les plantes et les champignons. Les insectes tels que l'abeille domestique ont également été pris en compte dans celle-ci. Les études portant sur les changements de comportement ont été examinées, de même que celles portant sur d'autres changements biologiques.
Dans ce cadre, le spectre des CEM-RF est divisé en deux parties, à savoir la gamme des fréquences inférieures à 6 GHz, où se situent les fréquences 2G/3G/4G ainsi que toutes les fréquences 5G qui seront mises aux enchères par l’IBPT en 2022, et la gamme des fréquences supérieures à 6 GHz, où se situent certaines fréquences 5G qui pourraient potentiellement être utilisées en Belgique après 2025.
Pour la gamme de fréquences inférieure à 6 GHz, la revue conclut que des effets thermiques peuvent se produire, en cas d'exposition à un champ dont les niveaux d'exposition sont supérieurs au seuil thermique. Cependant, les normes de rayonnement belges garantissent des conditions d'exposition non thermiques et offrent donc une protection suffisante contre ces effets. À des niveaux d'exposition plus faibles (qui ne peuvent donc pas provoquer d'effets thermiques), les résultats ne permettent pas de tirer des conclusions, entre autres en raison des nombreuses études présentant des lacunes expérimentales. C'est le cas pour tous les organismes étudiés.
Pour les fréquences supérieures à 6 GHz à des densités de puissance susceptibles de provoquer des effets thermiques chez les organismes de petite taille, peu d'études sont disponibles, et la grande majorité d'entre elles souffrent de lacunes expérimentales. Il est donc très difficile d’en tirer des conclusions. Cependant, il est fortement recommandé de poursuivre les recherches sur ces fréquences plus élevées, non encore disponibles en Belgique.. Pour les conditions d'exposition non thermique à ces fréquences, la revue ne donne aucune indication claire d'effets nocifs. Mais, là encore, les études existantes présentent des lacunes expérimentales majeures empêchant de tirer des conclusions.
En 2021, l'Europe a lancé un appel à projets scientifiques liés aux CEM-RF, à la santé et à l'environnement. L'accent a été mis sur la qualité des projets qui seront mis en œuvre dans le cadre du financement de cet appel.